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Sa voix et la mer

L’homme amoureux, épuisé, trouve le repos en bordure de l’océan. Une main invisible vient calmer les troubles de son âme, comme si elle venait de sa bien aimée.


Ma bien aimée, puisse ce poème venir jusqu'à vous ...


Dans l’univers, l’atome ne trouve pas le repos

Heurts et agitations comme les remous de l’eau

Il erre sans limite, et infini dans tout sens

Un mouvement harassant siège dans le vide immense


Mon âme pris naissance dans les abysses marins

A l’abri dans un repli d’un volcan doyen

Sources, organismes, et lacs de saumure pour voisins

Elle vivait en paix, au gré des courants salins


Un jour, pour explorer, elle voulut faire surface

Elle fit transhumance bravant périls et menaces

Elle fut alors projetée au flanc des tourments

Aux prises avec les tourbillons de tous les vents


Depuis, les lames de Douvres sonnent mes jours

Le tumulte a pris le pouvoir sur tout discours

Le duel eut lieu, de mes mots, je fus destitué

Sève de ma vie, où es-tu ? Je fus révoqué


L’écume blanche fit son assaut sur mes pensées

Le souffle en rafale contint mes velléités

La digue, dimensionnée pour le pire, fit merveille

Mais le dernier relent marin fut solennel


Mon âme épuisée proposa la rémission

Mais la mer démontée poursuivit sa fonction

Des flux et des reflux, nul ne fit sécession

J’obtins quelques souffrances pour unique succession


Hier, on fit de Moïse la main de l’Histoire

Hier, en déchaînant les eaux, il fit victoire

Mais, il y eut méprise, car tout ne fut pas dit

Révélation doit être proclamée aujourd’hui


Puis, ma bien aimée souffla en surface de l'eau

De sa voix, elle fit taire tumultes et rouleaux

L'eau que l'on dit d'huile devint crème de coton

Comme si elle avait posé sa main sur mon front

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